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Comme le constate Météosuisse, la Suisse romande vit sa pire sécheresse depuis 140 ans. Cet événement météorologique extrême, qui fait suite à ceux enregistrés en 2003, 2015 et 2018, n’est pas sans conséquences pour l’écosystème marécageux de la Grande Cariçaie et notamment pour ses plans d’eau intérieurs.

Pour documenter scientifiquement le phénomène, la majorité des étangs, des mares superficielles d’importance et des surfaces décapées généralement inondées font actuellement l’objet d’une visite, comme en 2018. Sur ces sites, plusieurs données sont relevées, dont le recouvrement en eau et la hauteur moyenne de la colonne d’eau.

Selon leur degré de connexion au lac, deux grandes familles de plans d’eau peuvent être distinguées : les plans d’eau refuge pour la faune aquatique qui sont toujours inondés (environ 40% de tous les plans d’eau) et ceux qui sont aujourd’hui asséchés et dans lesquels un nouveau processus de colonisation par la faune aquatique (invertébrés ou vertébrés comme les poissons) pourra s’amorcer dès la remise en eau. Il faudra cependant des précipitations conséquentes pour remplir à nouveau ces plans d’eau qui ont aujourd’hui des allures de plaines désertiques. Sauf prolongation vraiment inédite de la sécheresse, la situation devrait cependant s’améliorer cet automne, voire cet hiver. Il y a au moins un aspect positif à relever dans la situation actuelle : la sécheresse a éliminé des ces plans d’eau des espèces de poissons invasives telle la Perche-soleil, qui peut avoir un impact important sur la faune indigène.

L’observation des effets de ces événements extrêmes, promis à se répéter de plus en plus souvent avec les changements climatiques en cours, permet de documenter les facteurs influençant les caractéristiques biologiques de certains compartiments du marais.