Nature

Un quart de la flore de Suisse

La Rive sud du lac de Neuchâtel présente une mosaïque de milieux variés : forêts, hameaux, champs et vergers surplombent une ceinture de marais lacustres et de forêts alluviales qu’entrecoupent des villages portuaires. Environ un millier d’espèces végétales sauvages peuvent y être rencontrées, soit le tiers de la flore suisse. La régression des marais en Suisse (près de 90% en un siècle) a entraîné le déclin de nombreuses espèces végétales liées aux marais ou aux plans d’eau. Certaines d’entre elles sont aujourd’hui proches de l’extinction. Les réserves naturelles de la Grande Cariçaie abritent ainsi une bonne part d’espèces prioritaires et rares et jouent un rôle essentiel pour leur conservation dans notre pays.

Espèces prioritaires et rares

L’une des caractéristiques qui font la haute valeur naturelle de la Grande Cariçaie est l’importance remarquable des populations d’espèces végétales rares et menacées (Liste Rouge) qu’abrite cette rive marécageuse. Une liste de 23 espèces de plantes vasculaires prioritaires a été établie, en collaboration avec des experts externes, en 2003. Elles ont été distribuées selon deux catégories en matière de priorité d’inventaire et de suivi.

De manière générale, plus du tiers des espèces aquatiques et le cinquième des espèces de marais menacées en Suisse ont été signalées dans les réserves naturelles de la Grande Cariçaie. Quelques espèces de la Liste Rouge (OFEV, 2002) n’ont plus été observées depuis plusieurs décennies, les plus remarquables étant la Littorelle uniflore (Littorella uniflora (L.) Asch.), la Calla palustre (Calla palustris L.) et la Renoncule radicante, toutes considérées comme « En danger » par cette liste. Parmi les taxons inventoriés dans les réserves naturelles, 68 appartiennent à la nouvelle Liste des espèces prioritaires au niveau national (OFEV, 2010) qui servira de base à la redéfinition de la liste d’espèces prioritaires.

Espèces pour lesquelles la Grande Cariçaie joue un rôle proritaire en Suisse

NomStatut en Suisse*
Baldellie fausse-renoncule (Baldellia ranunculoides) Au bord de l'extinction
Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata)Vulnérable
Bolboschoenus maritime (Bolboschoenus maritimus)En danger
Euphorbe des marais (Euphorbia palustris)Vulnérable
Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe)Vulnérable
Inule helvétique (Inula helvetica)Vulnérable
Isolépis sétacé (Isolepis setacea)Vulnérable
Jonc fleuri (Butomus umbellatus)Vulnérable
Laiche de Buxbaum (Carex buxbaumii)En danger
Liparis de Loesel (Liparis loeselii)Vulnérable
Morène des grenouilles (Hydrocharis morsus-ranae)En danger
Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum)Vulnérable
Potamot graminée (Potamogeton gramineus)En danger
Potamot plantain (Potamogeton plantagineus)En danger
Renoncule radicante (Ranunculus reptans)En danger
Rubanier nain (Sparganium minimum)En danger
Rumex géant (Rumex hydrolapathum)En danger
Sagittaire à feuilles en flèche (Sagittaria sagittifolia)En danger
Souchet jaunâtre (Cyperus flavescens)Vulnérable
Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis)Vulnérable
Utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia)En danger
Utriculaire jaune pâle (Utricularia ochroleuca)Au bord de l'extinction
Violette à feuilles de pêcher (Viola persicifolia)En danger

*Statut en Suisse tiré de : Moser et al. (2002). Liste rouge des fougères et plantes à fleurs menacées en Suisse. Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage, Berne.

Espèces envahissantes

On a donné le nom de néophytes aux espèces végétales migrantes qui, naturellement ou par la main de l’homme, colonisent des contrées où elles n’avaient jamais été observées. Certains néophytes peuvent représenter une menace pour l’homme, de par leur propriétés allergènes ou encore leur capacité à envahir les cultures. D’autres se révèlent être de puissants colonisateurs susceptibles de menacer certaines flores locales, en les remplaçant sans compensation.

Par chance, la Grande Cariçaie ne subit pas actuellement d’envahissement important par les néophytes : la présence de la verge d’or (Solidago canadensis et Solidago gigantea), de l’impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera), du robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) et de la renouée du Japon (Reynoutria japonica) reste relativement confidentielle dans les marais et les forêts alluviales.

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