Actualités

Sécheresse: des effets contrastés

image d'introduction

Le suivi de deux espèces patrimoniales de priorité très élevée, liées aux prairies inondées pour leur reproduction, a cette année donné des résultats très contrastés. Ainsi, les mâles chanteurs de Rainettes verte (Hyla arborea) n’ont jamais été aussi nombreux depuis 20 ans (918 individus dénombrés), alors qu’aucun individu de Déesse précieuse (Nehalennia speciosa), une libellule menacée au niveau européen, n’a été observé sur sa zone habituelle de reproduction. Heureusement, l’espèce a néanmoins été observée dans quelques sites proches.

Pourquoi deux espèces tributaires de prairies inondées pour accomplir leur cycle de reproduction ont-elles réagi si différemment aux épisodes de sécheresses estivales exacerbées de ces deux dernières années ?

Les chœurs de Rainettes décomptés en 2023 correspondent aux mâles issus des pontes de 2019, 2020 et 2021, trois années consécutives avec suffisamment d’eau dans le marais. En effet, il faut attendre deux ans pour qu’une Rainette devienne adulte et puisse se reproduire une première fois. La longévité moyenne de l’espèce étant de 5 ans, des nappes superficielles perdurant jusqu’à fin juin pendant trois années consécutives, comme cela a été vérifié par un suivi sur place, sont nécessaires à maintenir le stock des effectifs. Dans le cas contraire, on assiste à des trous démographiques.

Pour la Déesse précieuse, il suffit d’une seule année de sols très secs pendant le développement larvaire pour décimer une population, comme nous avons pu hélas le constater avec les effets des sécheresses successives de 2022 et 2023.

A contrario de sites protégés de petite taille, la Grande Cariçaie offre dans la majorité des cas des sites de substitution refuge qui permettent la conservation à long terme des espèces soumises à un manque temporaire d’habitats favorables. Mais si la crise climatique continue d’induire des épisodes de sécheresse à répétition, c’est toute une faune fragile dépendant des prairies inondées qui pourrait à terme être mise à mal, voire disparaître.

Photos: Rainette verte (Sophie Giriens), Déesse précieuse (Aline Pfaender). La proportion n’est pas respectée entre les tailles des deux espèces.

Actualités

Ce site utilise des cookies afin de vous offrir une expérience optimale de navigation. En continuant de visiter ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.

J’ai comprisEn savoir plus