Travaux d'entretien

Forêts : intervenir ou laisser vieillir ?

La grande majorité des forêts de la Grande Cariçaie sont laissées à leur évolution naturelle. Grâce à la présence d’arbres vieillissants ou morts, on y recense une biodiversité élevée. Les travaux sont donc peu nombreux et consistent principalement à couper certains arbres pour ré-ouvrir des clairières ou des connexions entre zones de marais isolées. D’autres travaux sont également entrepris pour améliorer la structure de certaines lisières ou garantir la sécurité des visiteurs.

Valorisation d'habitats prioritaires

1) Ré-ouverture de clairières

Les clairières sont des milieux très particuliers abritant une faune et une flore adaptée. Ce type de milieu se développe sur un terrain fréquemment inondé où les arbres ont de la peine à s’installer. Cependant, sans entretien, ces zones restent soumises à un embroussaillement important et tendent à être envahies petit à petit par la forêt, mettant en péril les plantes et les animaux qui y sont liés.

Le maintien de ces clairières permet de conserver la faune et la flore particulières qu’elles abritent, tout en favorisant une biodiversité élevée dans les réserves. C’est pourquoi divers travaux d’entretien sont régulièrement réalisés pour éviter la disparition de ces clairières au profit des forêts. Ces travaux dépendent du degré d’embroussaillement mais consistent souvent dans un premier temps à éclaircir la zone à l’aide d’un broyeur forestier ou un débroussaillage manuel, puis à affaiblir les buissons par arrachage mécanique ou débroussaillage, et, enfin, à faucher régulièrement les zones ainsi obtenues.

Votre aide est précieuse

L’entretien des clairières est une tâche réalisée tous les 5 à 10 ans. Une fois les travaux réalisés, de nombreuses branches et litière jonchent le sol. Ces dernières ne peuvent cependant pas être laissées sur place. En se dégradant, elles enrichissent le sol et favoriseraient un retour plus vigoureux encore des buissons. C’est la raison pour laquelle l’Association de la Grande Cariçaie fait appel à des bénévoles. Récolte de fagots, ratissage de la paille et transport de la litière hors des marais, des tâches nécessaires à la conservation des clairières qui ne pourraient être menées à bien sans l’aide précieuses de bénévoles.

Si vous désirez nous aider à conserver la biodiversité exceptionnelle de la Grande Cariçaie, visitez la page « S’engager » pour obtenir de plus amples informations sur les chantiers participatifs.

2) Couloirs de migration

Les sentiers dans les réserves ne sont pas utilisés que par les hommes. Ils servent aussi de corridors d’échange entre populations d’insectes. Cependant, du fait de l’accroissement des arbres et des buissons, les chemins à l’intérieur des réserves ont tendance à se fermer. Des mesures d’élargissement et de broyage sont donc spécialement réalisées pour maintenir ces corridors d’échanges et favoriser la biodiversité du secteur.

Les papillons des prairies se déplacent par exemple volontiers le long de chemins forestiers, si ceux-ci sont bordés de banquettes herbeuses. Pour l’Azuré des paluds, un papillon menacé au plan européen, ces banquettes sont particulièrement attractives si elles sont riches en Sanguisorbe officinale. Ce papillon a en effet impérativement besoin de cette plante pour y pondre ses œufs. Les banquettes fournissent ainsi un habitat secondaire à l’Azuré des paluds, tout en contribuant au renforcement des échanges entre les populations de plus en plus morcelées, condition nécessaire à la préservation de l’espèce. Le maintien de banquettes herbeuses par des travaux d’entretien favorise donc la conservation de cette espèce aujourd’hui très menacée.

Traitement de lisières

Interface entre la forêt et le marais, la lisière forestière est un environnement particulier, caractérisé par une grande diversité d’espèces issues des deux milieux voisins ou propres à la lisière elle-même. Les lisières les plus riches sont celles qui ont une structure progressive, passant de la prairie non boisée à la forêt, avec plusieurs secteurs buissonnants intermédiaires et sur une largeur d’une dizaine de mètres au minimum.

Afin de préserver cette diversité particulière, les gestionnaires de la Grande Cariçaie et certains partenaires forestiers ont réalisé à plusieurs endroits des coupes en lisière afin de favoriser le développement de structures de lisière proches des structures naturelles.

En effet, sans entretien, les lisières ont tendance à se verticaliser. Cela signifie que les grands arbres se développent jusqu’à la limite de la zone de prairie, ne laissant plus d’espace et de lumière suffisante pour le développement des espèces liées aux prairies et aux zones buissonnantes.

La technique consiste en l’abattage des grands arbres dans des cellules d’une vingtaine de mètres de large sur une longueur de 20 à 30 mètres. Suivant les possibilités pratiques et la qualité des bois, une partie des produits ligneux peut être débardée, le reste étant laissé au sol sur place pour servir d’habitat à une microfaune spécifique. La surface ainsi dégagée permet à quantité de buissons et d’arbustes de profiter de la mise en lumière pour se développer naturellement et regarnir la zone. Afin de contenir le développement d’arbres de haute futaie, des interventions d’entretien seront nécessaires à un horizon de 10 à 20 ans. Ces travaux viseront principalement à recéper les essences de haute tige pour préserver les arbustes et buissons qui se seront développés et qui pourraient être menacés par l’ombrage des grands arbres.

Coupes de sécurité

Chaque année, un important travail d’entretien dans le périmètre des réserves est réalisé par l’Association de la Grande Cariçaie afin de garantir la sécurité des visiteurs des réserves. Les infrastructures mises à disposition du public (observatoires, tours paysagères, etc.) sont régulièrement contrôlées et des coupes d’arbres sont effectuées aux abords des sentiers piétonniers.

La grande majorité des forêts de la Grande Cariçaie sont laissées à leur évolution naturelle. N’oubliez donc pas, lorsque vous vous trouvez dans une réserve naturelle, qu’il y a des arbres morts ou vieillissants et que la chute de branches d’arbres ne peut pas être totalement évitée. Soyez attentifs aux chemins que vous empruntez et aux risques encourus. N’hésitez pas à consulter les règles de sécurité prévalant dans les réserves.

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