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Un papillon, une plante et… une fourmi !

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Comprendre le mystérieux déclin de l’Azuré des paluds

L’Azuré des Paluds (Phengaris nausithous) est un papillon qui entretient une relation toute particulière avec des… fourmis ! Au début de leur vie, les chenilles de cette espèce, après avoir consommé quelque temps les inflorescences de la Sanguisorbe officinale, se laissent tomber au sol et sont recueillies par une fourmi : Myrmica rubra. Leurrées par cette chenille qui imite la signature chimique de leur couvain, les fourmis la ramènent au sein de leur fourmilière ou elle finira sa croissance en se nourrissant de leur progéniture. Cette double dépendance du papillon avec sa plante hôte (la Sanguisorbe officinale) et une fourmi le rend très sensible à une mauvaise gestion de son habitat. De surcroît, la situation de ses populations sur le Plateau suisse, tout comme dans la Grande Cariçaie, est des plus précaires.

Cette année, Émile Sansonnens, un étudiant en bachelor de Gestion de la nature de l’HEPIA (Genève), a tenté de mieux comprendre le déclin de l’Azuré des paluds le long du chemin qui traverse la réserve des Grèves de la Motte (Cudrefin), très fréquenté par les vélos, les machines d’entretien et les promeneurs et promeneuses. Pour évaluer la pression de fréquentation, il a cartographié la distribution de la fourmi Myrmica rubra ainsi que l’état du chemin et de ses banquettes. L’étude a permis de montrer que la distribution du papillon est étroitement liée à celle de la fourmi, mais n’a pas mis en évidence une diminution ou une disparition des fourmis dans les secteurs où une dégradation du chemin et de ses banquettes est constatée. Ce sont les conditions micro-climatiques (comme l’exposition au soleil des banquettes) qui semblent avoir le plus d’effet sur la distribution des fourmis et des papillons (les secteurs les plus chauds sont évités). Les dégâts occasionnés aux banquettes par la fréquentation du public restent toutefois à surveiller. Grâce à ce travail, les gestionnaires possèdent aujourd’hui un état de référence complet qui permettra un monitoring de ce secteur sensible et peut-être de préserver les populations de ce papillon menacé.

Lire le rapport de l’étude

En savoir plus sur l’Azuré des paluds et son monitoring dans la Grande Cariçaie

Photo : À gauche : Azuré des paluds posé sur une inflorescence de Sanguisorba officinalis, à droite : Fourmis du genre Myrmica. © Association de la Grande Cariçaie

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