Histoire

Un patrimoine exceptionnel classé à l'UNESCO

Dès que les conditions climatiques et écologiques le permirent, il y a de cela 15’000 ans, les rives du lac de Neuchâtel ont immédiatement exercé un puissant attrait sur les populations préhistoriques. Les villages permanents qui fleurissent sur les rives, principalement à partir de 4 000 av. J.-C., vont, grâce aux exceptionnelles conditions de conservation qu’offre le milieu humide, octroyer à la Suisse ses lettres de noblesse dans le domaine archéologique et au niveau international. Suite à la 1ère Correction des eaux du Jura et à l’abaissement du niveau du lac de 3 mètres, un peu plus de 70 implantations humaines qui étaient jusqu’alors immergées ont été découvertes sur la Rive sud, dont 6 ont été classées en 2011 au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO, avec 50 autres sites helvétiques. Parmi ces sites exceptionnels, le site de Chabrey-Montbec est l’un des plus spectaculaires d’Europe, avec près de 2200 pilotis visibles dans la zone lacustre littorale et plusieurs pirogues découvertes ces dernières années. Le site des alignements de menhirs de Clendy (Yverdon-les-Bains), redécouvert en 1975 et aménagé depuis pour le public, est également remarquable.

Epoque glaciaire

Issus d’une formation glaciaire, le lac de Neuchâtel et ses rives offraient, il y a des milliers d’années, un paysage bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Les blocs erratiques sont les témoins de cette époque glaciaire où le glacier du Rhône recouvrait le plateau suisse.

L’érosion d’une zone au pied du Jura entre l’actuelle ville d’Yverdon-les-Bains au sud et le Seeland au nord est à l’origine de la formation du lac. Lors du retrait des glaciers, il y a près de 16 000 ans, l’eau issue de la fonte des glaces finit par remplir cette cavité pour former le lac que l’on connaît aujourd’hui, submergeant des vallées fluvioglaciaires dont les traces topographiques marquent encore le relief du fond du lac de Neuchâtel. Les traces laissées par les glaciers sont encore bien visibles dans les réserves de la Grande Cariçaie; ce sont les blocs erratiques, gros rochers transportés par les glaciers sur des dizaines voire des centaines de kilomètres.

Plus tardivement, des strates tourbeuses, résultant de la décomposition annuelle de la matière végétale, se sont formées et ont recouvert les plaines alluviales désormais libérées par les glaces et colonisées par une végétation palustre.

Présence régulière dès le Néolithique

Dès le retrait des glaciers, les rives du lac de Neuchâtel nouvellement formées ont immédiatement exercé un puissant attrait pour les populations historiques. Les quelques 70 implantations humaines découvertes ces 150 dernières années et couvrant une période allant du Néolithique moyen au Bronze final (3850 à 850 avant J.-C.) témoignent de cette histoire ancienne et font de la Grande Cariçaie un site majeur pour l’archéologie européenne. Parmi ces 70 implantations humaines, 6 ont été classées au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO, avec 50 autres sites helvétiques.

Une histoire qui remonte au Néolitique

Si l’image des villages lacustres de « l’âge de la pierre polie » (Néolithique, 5000-2300 av.J.-C.) ou du « bel âge du Bronze » (âge du Bronze final palafittique, 1050-850 av. J.-C.) est profondément ancrée dans la mémoire collective, c’est notamment parce que la fréquentation des rives de nos lacs a commencé déjà à la fin du Paléolithique supérieur et s’est poursuivie au Mésolithique (10 000 à 5000 av. J.-C.). Durant ces périodes, des groupes de chasseurs-cueilleurs vont en effet installer leurs campements, au caractère éphémère, sur les rives du lac pour y pratiquer la chasse, la pêche et la cueillette.

Contrairement aux périodes précédentes, pour lesquelles les témoins matériels demeurent très fugaces du simple fait de la légèreté des infrastructures, les villages permanents qui fleurissent sur les rives à partir de 4000 av. J.-C. vont valoir à la région sa reconnaissance internationale. Leurs traces ont été bien préservées au cours des millénaires, grâce aux exceptionnelles conditions de conservation qu’offrent les milieux humides. Après 150 ans de recherches sur la rive sud du lac de Neuchâtel, près d’une soixantaine de stations lacustres y ont été recensées, permettant ainsi de suivre l’évolution de son occupation sur plus de trois millénaires, soit jusque vers 850 av. J.-C. A proximité de ces stations lacustres, de nombreux blocs à cupules, dont la fonction reste encore mystérieuse, ont été découverts (voir fiche info ci-dessous).

Après cet âge d’or, les rives voient leur intérêt décroître pour les populations humaines. Ce désintérêt est dû à une conjonction de plusieurs facteurs, mais en particulier aux fortes élévations périodiques du niveau du lac. Pendant la période récente qui précède la 1ère CEJ, les niveaux du lacs, supérieurs de trois mètres aux niveaux actuels, interdisent pratiquement toute installation sur les rives. Les villes et villages sont alors construits hors d’atteinte des eaux, souvent au sommet de la falaise de molasse.

Fiche info

Histoire de la végétation

Différentes études palynologiques et sédimentologiques conduites notamment dans les années 1980 par les services d’archéologie neuchâtelois et vaudois ont permis d’appréhender l’histoire de la végétation des rives du lac de Neuchâtel au cours des derniers 16 000 ans. L’évolution du couvert végétal est étroitement dépendante des fluctuations naturelles du niveau du lac, des changements climatiques et de l’occupation progressive des rives par l’homme. Cette évolution est présentée dans la fiche d’info ci-dessous.

Fiche info

Actualités

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