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Le Tétrix des vasières (Tetrix ceperoi) est un petit criquet long d’à peine un centimètre, considéré comme « en danger d’extinction » en Suisse. C’est un habitant des sites pionniers* présents au sein de milieux humides de plaine, tels que les berges de rivières ou les bords des plans d’eau. Malgré sa grande rareté en Suisse, il demeure relativement commun sur la rive sud du lac de Neuchâtel, faisant de la Grande Cariçaie un site d’importance nationale pour sa conservation.

Après des recherches ciblées en 2009 et 2010 pour évaluer la distribution de ce criquet sur la rive sud, l’espèce a été suivie systématiquement entre 2019 et 2023. L’analyse des données récentes, dont les résultats sont publiés dans un rapport sur le site internet de l’Association de la Grande Cariçaie, suggère que les populations du Tétrix des vasières sont en augmentation sur la rive sud du lac de Neuchâtel. La majorité des sites occupés connus se trouvent dans des habitats formés par le passage des machines d’entretien (ornières, bassières) et, dans une moindre mesure, dans les prairies humides et zones de piétinement par les sangliers. Bien que les principaux habitats pionniers colonisés par cette espèce ne soient pas créés volontairement, ils représentent les sites de développement les plus importants pour les populations du Tétrix des vasières, mais également pour d’autres espèces pionnières comme le Sonneur à ventre jaune (un batracien) et l’Aeschne affine (une libellule). La pérennité de ces habitats semble être assurée par les mesures d’entretien habituelles en vigueur dans les marais, ce qui garantit ainsi le maintien de cette espèce dans la Grande Cariçaie.

Alors que ce petit criquet est à la peine ailleurs en Europe et ne semble montrer qu’une faible réponse positive au réchauffement climatique en Suisse, son évolution réjouissante sur la rive sud du lac de Neuchâtel souligne encore plus l’importance de la Grande Cariçaie pour sa conservation au niveau national. Son suivi se poursuivra ainsi à l’avenir, l’espèce étant classée comme prioritaire dans la Grande Cariçaie.

*Les milieux pionniers sont des surfaces ouvertes encore peu colonisées par la végétation, car elles ont récemment subi une perturbation causée par des évènements naturels (crues, éboulements, etc.), par des animaux (piétinement du sol par des sangliers ou du bétail), ou par l’homme (comme par le passage de machines). Ces milieux accueillent une faune et une flore particulière.