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Le Chacal doré, nouvelle espèce dans la Grande Cariçaie?

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Le 3 février dernier, un Chacal doré (Canis aureus) a été observé pour la première fois dans les réserves naturelles dans le cadre du projet «Le retour du chat sauvage européen (Felis silvestris)» placé sous la responsabilité du KORA (fondation spécialisée dans l’écologie et le monitoring des grands carnivores). Une deuxième observation à proximité de son premier signalement, qui nous a été communiquée très récemment, tendrait à prouver que l’espèce a trouvé momentanément un terrain de chasse favorable dans la région riveraine du Bas-lac de Neuchâtel.

La morphologie du Chacal doré, intermédiaire entre le loup et le renard, peut quelquefois prêter à confusion. Quelques caractéristiques, parmi lesquelles une silhouette plus haute sur pattes et plus robuste que celle du renard, une tête et museau plus fins que celle du loup, des flancs et pattes de couleur beige-doré et le dos de ses oreilles claires (noires chez le renard) le distinguent notamment des deux autres canidés sauvages. Très proche du loup doré africain, c’est seulement que depuis 2015 que des études génétiques ont en fait une espèce distincte de son congénère africain.

Le Chacal doré ne peut pas être considéré comme super prédateur, car son régime alimentaire très plastique s’adapte tant aux saisons qu’aux milieux qu’il fréquente. Considéré comme carnivore généraliste, il consomme de petits mammifères, mais aussi des oiseaux, des amphibiens, reptiles, poissons, des invertébrés, des cadavres et des végétaux. De par ses meurs alimentaires, sa niche écologique se superpose passablement à celle du renard et peut-être que l’installation d’une population de Chacal doré dans nos contrées se ferait en partie aux dépens de celle du goupil.

Attesté dans les Balkans par des restes fossiles dès 6000 ans avant J.C., une installation progressive du chacal doré eu lieu dès la deuxième moitié du 19ème siècle dans le Sud-Est européen à partir de populations balkaniques résiduelles. Une expansion fulgurante de sa distribution en Europe centrale et du Sud-Est est observée depuis ces quarante dernières années. Ses observations sont de plus en plus fréquentes en Suisse, la première ayant eu lieu en 2011. Comme les quelques individus présents en Suisse proviennent d’immigration naturelle, le chacal doré est considéré comme une espèce protégée. De par son mode de vie, nul doute que la Grande Cariçaie lui offrirait un habitat de choix.

Illustration: Photographie de Chacal doré prise par piège photographique en 2021 ©Kora (www.kora.ch)

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