Nature

Plus de 10'000 espèces animales

Plus de 4000 espèces ont été, à ce jour, inventoriées dans les réserves naturelles. En se fondant sur les groupes bien connus à l’échelle nationale et leur représentation au sein de la Grande Cariçaie, il a été estimé qu’en réalité elle abrite plus de 10’000 espèces, soit plus du quart de la faune helvétique. Cette incroyable richesse animale s’explique par la dimension et la diversité des différents milieux naturels composant la Grande Cariçaie. Chaque année, scientifiques et naturalistes complètent les inventaires faunistiques en mettant l’accent sur les espèces à responsabilité sur le plan national : une base indispensable à la gestion des milieux naturels riverains. Il est en effet nécessaire que les gestionnaires connaissent et suivent l’évolution des espèces prioritaires, en particulier celles qui pourraient s’avérer sensibles à leur gestion.

Invertébrés

Les invertébrés représentent le 96% de la diversité faunistique de la Grande Cariçaie, mais seuls quelques groupes sont bien connus. Grâce à ces derniers, le rapport espèces inventoriées / faune suisse nous donne un indice du nombre d’espèces potentielles : un quart de la faune suisse au minimum vit dans la Grande Cariçaie, soit 10’000 espèces. 4000 invertébrés riverains vivent donc sous le couvert de l’anonymat.

Le degré de connaissance de chaque groupe dépend de la difficulté d’échantillonnage et d’identification. Pour la plupart des groupes, la découverte de nouvelles espèces reste essentiellement le fruit d’études particulières. Seuls quelques-uns de leurs représentants font l’objet d’un suivi attentif, du fait de leurs liens très étroits avec des milieux menacés ou de leur rareté en Suisse.

Poissons

La Suisse compte 53 espèces de poissons, dont plusieurs introduites. Le lac de Neuchâtel en abrite 36, dont plusieurs menacées au plan national, comme la Bouvière (Rhodeus amarus) qui pond ses œufs à l’intérieur des huîtres lacustres (genres Unio ou Anodonta) afin de les protéger des prédateurs.

La plupart des poissons sont liés pour le frai aux hauts-fonds littoraux, aux marais ou aux cours d’eau de la Grande Cariçaie. Quelques espèces sont emblématiques du lac de Neuchâtel comme la Perche (Perca fluviatilis) et le Brochet (Esox lucius). Ce dernier rejoint les marais à la faveur des hautes eaux de mars. Il accroche à la végétation palustre ses milliers d’oeufs qui écloront au printemps. La Perche et le Gardon (Rutilus rutilus) fraient sur la beine où leurs alevins se développent dans les herbiers lacustres. La Brême (Abramis brama) et le Rotengle (Scardinius erythrophtalmus) pondent plus tard au même endroit. Leurs alevins servent en partie de nourriture aux brochetons.

La Truite lacustre (Salmo trutta lacustris), quant-à-elle, ne fraie pas dans le lac. Cette habitante des eaux profondes quitte le lac à la fin de l’automne pour remonter les rivières, comme son cousin le saumon, et pondre ses œufs sur des bancs de gravier.

Amphibiens

16 des 20 espèces d’amphibiens de Suisse sont observées dans la Grande Cariçaie. Leur statut et leur répartition le long de la rive diffèrent beaucoup d’une espèce à l’autre et peuvent évoluer rapidement.
Chez les salamandridés par exemple, certaines espèces ne sont rencontrées qu’accidentellement comme le Triton crêté (Triturus cristatus) avec 3 observations en 10 ans, tandis que le Triton lobé (Triturus vulgaris) connaît dans la Grande Cariçaie sa population la plus importante de Suisse. Chez les anoures, la Grenouille agile (Rana dalmatina) n’a plus été signalée depuis une décennie, pendant que les effectifs de la Rainette verte (Hyla arborea) ont subi une forte baisse puis une forte progression, qui fait de la Grande Cariçaie l’un des meilleurs sites du pays. Parmi les 16 espèces de batraciens rencontrées dans la Grande Cariçaie, 3 ne sont pas menacées à l’échelle nationale : le Triton alpestre (Triturus alpestris), la Grenouille rousse (Rana temporaria) et la Grenouille rieuse (Rana ridibunda).

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Reptiles

Les reptiles restent peu connus de par leur discrétion et le fait que peu de naturalistes se soient intéressés à ce groupe faunistique dans la Grande Cariçaie. A ce jour, 12 espèces ont été signalées sur la Rive sud du lac de Neuchâtel, mais 6 d’entre elles ont été introduites sans preuve d’acclimatation.

Parmi les espèces autochtones, la discrète Coronelle lisse (Coronella austriaca) est signalée sur toute la rive. La ligne CFF entre Yverdon-les-Bains et Estavayer-le-Lac abrite les sites les plus favorables pour cette espèce affectionnant les milieux pierreux. Il en va de même pour le Lézard des murailles (Lacerta muralis). Cependant et contre toute attente, une étude récente montre que la Coronelle fréquente aussi les prairies les plus sèches du marais.

Les prairies marécageuses à roseaux et les étangs constituent un habitat très favorable pour la Couleuvre à collier (Natrix natrix) et il ne fait nul doute que la Grande Cariçaie est un réservoir de population important pour cette espèce qui voit ses effectifs régresser en Suisse. C’est une bonne nageuse, capable même de plonger si elle se sent menacée. Se nourrissant surtout de batraciens, on la voit fréquemment au bord des étangs ou du lac, où sa présence parmi les baigneurs crée à tort de véritables mouvements de panique.

Liste des espèces autochtones

Coronelle lisse (Coronella autriaca )
Couleuvre à collier (Natrix natrix)
Lézard agile (Lacerta agilis)
Lézard des murailles (Lacerta muralis)
Lézard vivipare (Lacerta vivipara)
Orvet (Anguis fragilis)

Oiseaux

Hivernage des oiseaux

Le lac de Neuchâtel est reconnu comme une zone d’hivernage d’importance internationale pour les oiseaux d’eau. De plus, la région de la Rive sud est l’une des plus riches de Suisse pour la diversité des oiseaux nicheurs : 100 espèces s’y reproduisent régulièrement, dont 50 sont rares ou menacées en Suisse.

La Grande Cariçaie constitue un biotope d’escale important pour les migrateurs en transit. Chaque printemps et chaque automne, ce sont des centaines de milliers d’oiseaux qui transitent par la Rive sud et qui s’arrêtent pour quelques heures ou quelques jours sur les hauts-fonds littoraux ou dans les principaux milieux riverains. Il arrive que des migrateurs égarés s’arrêtent dans des endroits insolites ; mais en règle générale, chaque espèce fait halte dans le milieu qui lui offre la nourriture et les abris dont elle a besoin. Jusqu’à fin 2016, parmi les quelques 390 espèces d’oiseaux homologuées en Suisse, 340 ont été vues une fois au moins dans la région, dont 216 régulièrement.

La Grande Cariçaie représente le principal site de nidification en Suisse de nombreux oiseaux d’eau et palustres comme le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), les Mouettes et Goélands (Larus sp.), la Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides) ou la Panure à moustaches (Panurus biarmicus). On estime que plus de 8000 couples d’oiseaux nichent dans les marais ou sur les îles construites pour eux dans les eaux littorales du lac.

Observations du moment

Les observations du moment seront bientôt mises en ligne avec les données extraites du site www.ornitho.ch, la plate-forme officielle des ornithologues et observateurs/-trices d’oiseaux en Suisse (réunissant la Station ornithologique suisse, Nos Oiseaux, Ficedula et l’Ala). Elles sont mises à votre disposition en temps réel pour toutes les communes riveraines de la Grande Cariçaie.

Fiches info par espèces

Mammifères

Sur 83 espèces de mammifères présentes en Suisse, la Rive sud en compte 53 dont 19 menacées. Une majorité d’entre elles n’est connue que des spécialistes : on compte ainsi 5 espèces de musaraignes, 15 de chauve-souris et 13 de petits rongeurs.

La répartition et l’abondance relative des différentes espèces de grands mammifères sont globalement assez bien documentées dans le périmètre des réserves. Le Chamois (Rupicapra rupicapra) est répandu dans les vallons et les côtes boisées de la partie Ouest de la Grande Cariçaie, entre Yverdon-les-Bains et Estavayer-le-Lac. Les gestionnaires ont également acquis des informations supplémentaires sur la présence d’espèces comme le Lynx (Lynx lynx) ou le Chat forestier (Felis silvestris), qui se sont reproduits dans la région depuis 2007. Ces observations occasionnelles du Lynx et du Cerf (Cervus elaphus) soulignent la continuité des habitats riverains et leurs liaisons encore fonctionnelles aux grands massifs forestiers du Jura et des Préalpes.

Actualités

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